L'étymologie du mot « spa » n'est pas indiscutable. Néanmoins, que la souche du nom soit, répandre (du latin) ou plutôt craché (du germain), les philologues estiment que Spa, à l'origine, était une fontaine. En déduction, avant de devenir une région habitée au début du 14e siècle, Spa était un point d'eau, un lieu. Les archives des 15e et 16e siècles clarifient cette présomption : les terrains situés près de la source sont délimités, selon la cour de justice, par rapport à ce lieu nommé Spa.
Exemple : 1573. Collin fils de feu Antoine le Petit Collin (Leloup, Bredar) nostre confrère (échevin)... une pièce de pré, cortil et jardin extant auprès le pont à Bohy, jondant devant à chemin royal, vers Spau à ry (ruisseau) de Bohy, desoub à bied (bief) du moulin et de 4ème costeit à Bozepreit (Spa est considéré ici comme un point de repère, un lieudit) (4, p. 23v).
L'administration de notre région, c'est-à-dire l'émergence d'un ban , existait au moins en 1335 (Cartulaire de l'église Saint-Lambert de Liège, n° 744, folio 408v). Le ban prit le nom du lieudit Spas. Ce fait prouve que l'attraction pour nos eaux minérales était acquise avant la création du ban. Ce choix prouve qu'étymologiquement le mot « spa » signifie bien notre source d'eau. Le nom d'un ban ne peut pas être anodin. Pour la chrétienté, une source d'eau représente la naissance, le feu (Creppe et le complexe sidérurgique) évoque l'enfer.
En exemple, le triptyque de Jérôme Boch (1450-1516) intitulé « Le Jardin des Délices ». Les sources d'eau stylisées se trouvent au paradis. Le troisième panneau représente l'enfer, nous y retrouvons, entre autres, le feu, les forges et le moulin à fer.
Si les Princes-Évêques de Liège employaient les acronymes*, comme certaines études le prétendent, notre ban aurait pris instantanément le nom SPA.
* « Sanitas Per Aquam » signifie santé par les eaux.
Les premières évocations connues, actuellement, sont écrites dans les Cartulaires des églises Saint-Lambert et Saint-Paul de Liège : Spax (1256), Spase (1281), Renars de Space (1283), Nicolas de Spas (1302-1317), ville de Spas (1335).
Néanmoins, d'autres sources d'eau minérale n'ont pas été appelées par le même nom. Avait-elle des spécificités différentes ? Sortait-elle par impulsion, par convulsion, d'où spasme et spasmus en latin ?
Quant à la prolifération du mot « spa ou spas » et les études sur son origine, il suffira maintenant de rechercher un manuscrit comprenant le mot ou le sigle pour prouver l'antériorité du vocable.
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